Mon époux n'est pas un expert dans l'art des excuses.
Si je devais attendre de belles excuses en bonne et due forme — comme celles décrites dans les livres de conseillers conjugaux — elles ne viendraient probablement jamais.
Mais j'ai appris à discerner son propre langage à ce sujet.
Lorsqu’il se tourne vers moi, pose son bras sur moi ou m’enlace, je sais que ce geste vaut pour lui comme une excuse
Les saisons changent
Pendant des années, cela m’a suffi. C’était ok. Ces gestes tendres m’apaisaient réellement.
Mais au fil du temps, cette action a perdu de sa valeur à mes yeux, car les regrets n’étaient jamais suivis de changements concrets.
Alors, quand je sentais son bras se poser doucement, je fermais mon cœur et refusais la caresse. Je laissais la colère poursuivre son œuvre en moi.
Une lecture bienvenue
Puis j’ai lu Les promesses du printemps de Gary Chapman.
J’ai compris que si je m’entêtais dans cette posture, une distance allait rapidement s’installer entre nous. Bientôt, j’aurais été très frustrée de ne plus recevoir le contact physique dont j’ai besoin, et je l’aurais probablement blâmé de m’en priver. De son côté, il aurait été tout aussi frustré par ma froideur. Chacun aurait reproché à l’autre la situation.
Alors j’ai pris la décision de ne pas me priver de son contact, puisque j’en avais besoin.
Avec le recul, je crois que cette décision a été sage : ainsi, le fossé ne s’est pas creusé entre nous.
Un nouveau blocage
Plus tard, une autre difficulté est apparue. Je trouvais une discordance entre ses gestes doux et certains reproches verbaux. Je ne savais plus que croire.
Nous en avons discuté. Ses explications, bien qu’insatisfaisantes à mes yeux, m’ont tout de même permis de comprendre que ses reproches n’excluaient pas un amour vrai et profond, et que ses gestes de tendresse provenaient d’un cœur sincère.
Là aussi, je pouvais donc accepter ses bras au lieu de m’en priver.
En réalité, m’en priver aurait été comme si une fleur refusait l’eau qui lui est destinée, sous prétexte que le jardinier l’a laissée trop longtemps au soleil. Ce serait bien dommage… et dommageable pour elle. À coup sûr, elle en mourrait.
Une vérité spirituelle instructive
Quelque chose m’aide souvent à relativiser.
Ma vie spirituelle est terriblement imparfaite. Pourtant, Dieu ne cesse jamais de m’aimer. Et toutes mes erreurs ne font pas de moi une mauvaise personne : elles sont simplement la signature de mon humanité.
Alors, je me dis que si Dieu — qui est parfait — m’aime si profondément et si fidèlement malgré toutes les fois où je le blesse, où je lui manque de respect, où je me trompe… alors mon mari mérite tout autant mon amour.
Un texte fort
J'aime beaucoup ce texte de Colossiens 3.12-19, fort et riche d'instructions. En voici un extrait dans la version Parole Vivante :
"Ainsi donc, puisque vous avez été choisis par Dieu (...), ayez en vous un cœur plein de tendre compassion.
C’est là ce qui convient à des hommes que Dieu a mis à part.
Revêtez-vous de bienveillance et d’humilité. Ayez bon caractère, faites preuve de patience.
Si vous trouvez de quoi critiquer votre frère, supportez-vous les uns les autres.
Si vous avez quelque chose à reprocher à un autre, soyez toujours prêts à vous pardonner vos torts aussi généreusement que le Christ vous a pardonné.
Mais, par-dessus tout cela, mettez la ceinture de l’amour, car l’amour liera ces vertus parfaitement ensemble et rendra votre communion indissoluble.
Laissez régner souverainement dans vos cœurs la paix instaurée par le Christ. Qu’elle gouverne toutes vos décisions.
Souvenez-vous-en : membres d’un même corps, vous êtes appelés à vivre dans l’harmonie.
Apprenez enfin à vous montrer reconnaissants."
Ce texte m'a bien souvent encouragée à aimer plus et mieux.
Et toi ?
Te prives-tu de l'eau qui pourrait t'abreuver pour une raison ou une autre ?
Sur le long terme, penses-tu que ton attitude aura permis d'améliorer la situation entre vous ou bien l'aura t-elle aggravée ?